Les formes de communication contraire à la communication bienveillante dans le couple
Dans un couple, peuvent apparaitre des formes de communication contraires à la communication bienveillante.
Les jugements
Lorsque les paroles ou les actes de notre partenaire ne correspondent pas à nos attentes, notre premier réflexe est de porter un jugement plutôt que d’essayer de comprendre. Nous considérons que ce qu’a dit ou fait notre partenaire est « anormal », c’est-à-dire que ce n’est pas conforme à nos valeurs. Nous émettons alors un jugement de valeur. Puis souvent nous nous mettons dans une position de victime. Par exemple si notre partenaire demande plus d’attention ou d’affection de notre part, nous allons le juger dépendant, émotif, éternellement insatisfait… Dans le cas inverse, si c’est nous qui réclamons plus d’attention, nous allons affirmer que notre partenaire est distant, froid, insensible…
Les critiques
Une critique est une attaque d’une personne pour ce qu’elle est. Elle remet en cause la personnalité de l’autre. Elle se distingue en cela du reproche qui vise un comportement. Faire remarquer à son partenaire son retard est un reproche, en revanche l’accuser de n’être pas digne de confiance est une critique. La critique utilise souvent des tournures de phrases incluant « toujours », « tout le temps » ou « jamais » car elle tend à enfermer l’autre dans un rôle déterminé. Outre les accusations directes, la critique peut aussi prendre la forme du sarcasme, de l’ironie ou des comparaisons blessantes. La critique crée systématiquement une tension dans la relation car elle conduit l’autre à se mettre dans une position de contre-attaque, soit en faisant preuve de critique en retour, soit en se renfermant sur soi.
Les exigences
Une autre forme de communication qui est à l’opposé de la communication bienveillante est l’expression de ses désirs sous la forme d’exigences. Ces exigences peuvent s’accompagner de menaces ou bien prendre la forme d’un chantage. Comme les jugements, ces exigences s’appuient sur la supériorité supposée de nos valeurs : nous valons plus que notre partenaire et il nous est redevable.
« Deux grands types de communication coupent notre élan à donner du fond du cœur. Tout d’abord ce qui peut s’interpréter comme une critique. Et ensuite, ce qui ressemble de près ou de loin à une contrainte. » Marshall Rosenberg
Les quatre étapes de la communication bienveillante dans le couple
Marshall Rosenberg est un psychologue américain qui a théorisé un processus de communication appelé « Communication Non Violente ». Dans cette approche, il a établi quatre étapes que nous pouvons appliquer à la vie de couple pour une communication bienveillante.
1. Observer la situation
La première étape est d’observer ce qui nous pose problème dans la relation. Tout l’enjeu de cette étape est d’éviter le jugement. Il ne s’agit pas d’établir ce qui ne va pas chez l’autre mais de comprendre ce qui, de façon factuelle et de notre point de vue, nous cause un souci. Il est donc important d’éviter de prêter une intention à l’autre. Par exemple si notre partenaire a oublié un rendez-vous, il ne faut pas conclure qu’il a voulu nous blesser, mais simplement prendre note de la situation de façon factuelle.
2. Identifier ses émotions
Cette seconde étape consiste à sonder les sentiments et les émotions que nous éprouvons en conséquence d’un acte ou d’une parole de notre partenaire. Il est important de se donner du temps pour cette étape car on a souvent tendance à conclure immédiatement que l’autre est responsable. Or il est important de rappeler que les sentiments que nous éprouvons sont de notre responsabilité. Si nous éprouvons de la solitude par exemple, quelle est la part qui vient de nous ? Qu’est-ce qui fondamentalement nous amène à éprouver ce sentiment ? De plus, les sentiments que nous éprouvons sont souvent confus. Il est bon de les cerner précisément. Qu’est-ce que l’on ressent ? De la tristesse, de la peur, de la colère… ?
3. Évaluer ses besoins
La troisième étape est d’évaluer ses besoins. De quoi ai-je besoin pour répondre aux sentiments que j’éprouve ?
« Lorsque les gens entendent des besoins, cela provoque de la compassion. Lorsque les gens entendent des diagnostics, ils sont sur la défensive et attaquent. » Marshall Rosenberg
4. Formuler sa demande dans une approche de communication bienveillante de couple
Enfin, quatrième et dernière étape, formuler une demande. Cette demande n’est pas une exigence mais un souhait, c’est pourquoi elle doit être formulée sous forme d’une question. Par ailleurs, il doit s’agir d’une demande positive et factuelle, et non d’une intention. Par exemple on dira « Peux-tu m’appeler quand tu es en retard ? » plutôt « Sois plus attentionné ». L’objectif n’est pas de contraindre notre partenaire mais bien de trouver une meilleure harmonie dans la relation de couple.
« La Communication Non Violente suggère que nous formulions nos demandes dans un langage qui décrit clairement les actions que nous aimerions voir mener pour que notre vie en soit enrichie. Cela exige, entre autres, que nous exprimions ce que nous voulons plutôt que ce que nous ne voulons pas. » Marshall Rosenberg
En définitive, cette méthode peut se résumer à une formule :
« Lorsque {mon observation}, je me sens {mon émotion}. J’ai besoin de {mon besoin}. Peux-tu s’il-te-plait {ma demande} ? »
Par exemple, une application de la formule pourrait être : « Lorsque tu rentres tard du travail, je me sens seul. J’ai besoin de savoir que notre couple est important pour toi. Peux-tu s’il-te-plait me prévenir quand tu sais que tu vas rentrer tard. »
De la communication bienveillante dans le couple nait l’intimité
La communication bienveillante est essentielle dans un couple car lorsque chaque partenaire sait ce que l’autre veut et ressent, la confiance grandit et l’intimité se trouve renforcée. La communication bienveillante permet de créer une bulle dans laquelle le couple s’épanouit.